La valeur ajoutée dans le secteur pastoral est restée inexploitée pendant longtemps au Sénégal même si plusieurs initiatives et investissements dans la sécurisation des ressources pastorales ont été une priorité. C’est l’une des raisons pour l’accélération du développement des chaînes de valeur lait et petits ruminants en vue de s’aligner sur les priorités du Plan Sénégal Emergent (PSE). Ces deux chaînes de valeur ont la particularité de toucher les jeunes et les femmes, qui sont des couches vulnérables et moteur de l’économie de notre pays.

A travers le PDEPS (Projet de Développement des Exploitations pastorales au Sahel), nous allons soutenir les moyens d’existence des communautés pastorales, notamment les jeunes et les femmes.
Pour rappel, le financement de ce projet provient d’une collaboration entre la Banque Islamique de Développement (BID) et de la fondation Bill Gates qui ont mis sur place le fonds pour la vie et les moyens d’existence, où les communautés vulnérables sahéliennes occupent une bonne place. C’est également à cet effet que la zone pastorale du Sénégal a bénéficié d’une partie de ce financement.

Le projet est axé sur 4 composantes :

  • La première concerne les infrastructures pastorales et la gestion des ressources naturelles ; une façon de sécuriser les ressources pastorales ;
  • La deuxième est orientée sur les chaînes de valeur lait et petits ruminants avec tous les services connexes (santé animale, services financiers) qui vont accompagner les communautés à développer ces deux chaînes de valeur ;
  • La troisième concerne le renforcement des capacités des acteurs pour l’atteinte des résultats du projet, et
  • La quatrième est relative à la gestion et à la coordination du projet.

Le PDEPS intervient dans 5 régions à savoir Louga (Linguère), Saint-Louis (Dagana et Podor), toutes les régions de Matam, Tambacounda et Kaffrine. Le système de l’élevage pastoral est aujourd’hui pourvoyeur de ressources animales. Tous les types d’élevages qui s’y greffent ne pourraient survivre que par la mise en place de conditions sécurisées. Déjà, pour intensifier à travers l’amélioration de la génétique, de manière durable, il faudrait nécessairement partir de cet élevage pastoral. Pour dire qu’au sein d’une même exploitation, la cohabitation des 2 types d’élevage confère à l’éleveur une stabilité en lui générant davantage de ressources financières qui lui permettent de s’occuper de son troupeau.  En outre, l’élevage pastoral participe beaucoup à l’autosuffisance en viande. Les deux types d’élevages sont ainsi complémentaires pour l’atteinte des objectifs de développement.

De manière globale, l’élevage est pourvoyeur d’emplois, dans la mesure où nous importons des produits animaux comme le lait, la viande et le secteur est en pleine expansion.  Il est en train de vouloir prendre sa part de marché de cette consommation de lait et de viande. Là où le marché peut être difficilement accessible, on essaie de créer de l’emploi, a plus forte raison si le marché existe. Il s’agit juste d’organiser les acteurs en chaînes de valeur, de les professionnaliser pour booster le potentiel qui existe dans le secteur. Le PDEPS a ciblé 4000 emplois dans les 400 exploitations pastorales ciblées.

GORA BEYE

Coordonnateur National